Macabre décompte au Burgaud au XVIIème siècle.
(Par Bernard Fourcayran)
Des frissons garantis.
« Pars vite et reviens tard », fameux polar de Fred Vargas, nous emmène dans une sombre histoire mêlant les peurs d’aujourd’hui et d’hier. Je ne vous raconterai pas ce fameux roman, mais je vais vous donner un indice.
En parcourant les archives de l’état civil du Burgaud à la recherche de mes ancêtres, j’avais repéré quelques annotations inhabituelles dans les registres des sépultures.
Le mot « contagion » apparaissait à plusieurs reprises au cours de l’année 1633.
Bigre ! De quelle « contagion » s’agissait-il ?
Il ne m’en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité et chercher l’histoire de cette « contagion ».
A partir de 1628, une épidémie de peste commença à sévir dans la région de Toulouse.
Les historiens estiment que la peste tua plus de 10 000 personnes à Toulouse.
Que se passa-t-il au Burgaud ?
1628 : semble normal avec « seulement » 18 décès.
1629 : idem 18 décès, avec un pic de 6 décès au mois de février.
1630 : impossible à chiffrer, une page des archives manque, et le calendrier s’arrête au mois de février.
1631 : le début de l’année est manquant jusqu’au mois de juin, mais à partir du mois de juillet, on compte 25 décès jusqu’à la fin de l’année.
1632 : 33 décès—-1633 : 34 décès—-1634 : 16 décès—-1635 : 19 décès—-1636 : 14 décès—-1637 : 10 décès
1638 : 25 décès avec un gros pic en septembre et octobre 13 décès. (Y-a-t-il eu une récidive, ou était-ce une autre épidémie ?)
Un petit calcul nous donne une moyenne entre 15 et 16 décès par an, pour une année « normale ».
On peut donc en conclure que sur les années 1631, 1632 et 1633 ce chiffre a doublé à cause de la peste, c’est-à-dire qu’entre 45 et 50 burgaudains en sont morts.
Pas de panique, l’épidémie est passée.
Bernard Fourcayran
Histoire et Patrimoine en Save et Garonne 