Montaigut sur Save
Dans la série Connaître nos villages par Michel Comby
Le nom de Montaigut, qui évoque un habitat perché sur une hauteur, s’applique mal au village actuel, niché en bord de Save. On peut penser que l’agglomération primitive du Moyen-Age s’était constituée sur les hauteurs du coteau, à proximité de Notre Dame d’Alet et du château seigneurial, qui ne disparut qu’à la révolution.
Au XIIème siècle, Montaigut fut d’abord un fief des vicomtes de Gimoes, dont un descendant, Arnaud de Montaigut, vendit en 1195 ses terres à Jourdain III de l’Isle. Réunie aux possessions de la puissante famille de l’Isle Jourdain, la ville fut à nouveau vendue en 1405 à Monsieur de Clermont, plus-tard duc de Bourbon. Elle passa ensuite aux comptes d’Armagnac, fut confisquée par le roi de France pour rébellion, et, après différentes vicissitudes, échut à la famille d’Albret, dont le plus illustre représentant, le roi Henri IV, la réunit aux domaines de la couronne.
La seigneurie de Montaigut
La seigneurie de Montaigut fut taillée vers 1500 dans le comté de l’Isle Jourdain et érigée en baronnie en 1647. Ses premiers seigneurs furent des chevaliers de vieille souche, les Faudoas Barbazan, dont une représentante, Catherine de Faudoas, l’apporta en dot au sénéchal Antoine de Rochechouart en 1517. Les comtes de Mauléon Couserans prirent la suite, puis ruinés, vendirent leur fief à Henri Le Mazuyer, procureur général au Parlement de Toulouse, dont la famille avait joué un rôle important dans les guerres de religion du XVIIème siècle, sous le gouvernement du cardinal de Richelieu. En récompense de ses services, Henri Le Mazuyer fut fait Marquis en 1685. Son fils Joseph Marie, procureur pendant soixante-dix années, fut autorisé, en 1747, à léguer le marquisat à sa fille Claudine, mariée au comte de Thésan de Pojols.
Le château seigneurial et la chapelle Notre-Dame-d’Allet
Le château seigneurial, construction imposante flanquée de quatre grosses tours, se dressait sur les hauteurs de Montaigut, à proximité de la chapelle de Notre Dame d’Alet. Il fut vendu comme bien national en 1795 à Arnaud Traverse, maçon de Toulouse » pour qu’on le démolisse « . Cette opération fut entièrement réalisée. Seule échappa à la destruction, la chapelle voisine qui portait le nom d’un ruisseau voisin, l’Alette, et dont la légende dit que Saint Dominique y vint prier en 1213. Pendant les guerres de religion, en 1568, la chapelle fut détruite par les huguenots. Seul subsistaient un portail extérieur et l’autel de marbre. Un cimetière entourait ces ruines, qui furent relevées en 1673 par le baron de Montaigut, Mr de Mauléon Couserans. Rapidement, furent ensuite construits un logement pour les quatre chapelains (1677), puis un cloître pour abriter les pèlerins (1679). Mais la dévotion à Sainte Germaine de Pibrac porta un rude coup à la fortune de la chapelle, dont la prospérité déclina. Elle fut achetée en 1795 par un sieur Deschamps pour 7211 livres, ce qui la sauva de la ruine définitive qui fut le lot de nombreux édifices religieux à cette époque. A sa mort, cet acheteur légua le bâtiment à la fabrique de Montaigut, qui en assurera l’entretien. Redevenue ensuite un lieu fréquenté par les pèlerins, Notre Dame d’Alet domine toujours de sa flèche élégante le coteau de Montaigut que le majestueux château couronnait autrefois.
Aujourd’hui, commune de plus de 1600 habitants sur une superficie de 1265 hectares, Montaigut profite, comme les communes avoisinantes, de la forte expansion de l’agglomération toulousaine. Mais en dépit des assauts de la modernité, son charme et son art de vivre sont restés intacts.
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27 janvier 2018 à 8 08 14 01141
Charme et art de vivre pour cette commune me semble un tantinet exagéré…. avec ce carrefour hideux et impraticable, cette église décrépie. Non ! Mon cher Marcel ! En revanche excellent article bien documenté et plaisant à parcourir. Bravo !
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