Les guerres de religion à Thil

Publié le Mis à jour le

Dufaur de Marnac, capitoul de Toulouse

  Au début du XVIème siècle, le relâchement général des mœurs du clergé catholique, provoqua une réaction, initiée par Calvin (né en 1509) tendant à un retour aux sources de l’évangile.     Le conflit, d’abord verbal, ne tarda pas à se radicaliser, et provoqua une suite de guerres civiles qui allaient empoisonner le siècle et mettre en péril l’existence même de la nation.
Thil faisait partie du comté de l’Isle-Jourdain fief à cette époque de la maison d’Albret qui était un des plus importants soutiens du parti réformé. Montauban était une place forte aux mains des religionnaires comme on nommait alors les protestants, et Toulouse un bastion farouchement catholique, voisinage hautement explosif.
A Thil, un notable, Dufaur de Marnac, qui fut capitoul de Toulouse (1), était un adepte de la religion réformée ; soupçonné d’avoir participé aux troubles qui ensanglantèrent Toulouse en 1561, il fut emprisonné par le parti catholique et mourut dans son cachot des suites de mauvais traitements. Son château de Thil fut confisqué par le Parlement.
Le 7 octobre 1561 eut lieu à Grenade un rude combat entre catholiques et protestants ; ceux-ci furent repoussés, mais se répandirent dans les campagnes, semant la terreur et pillant les églises. En mai 1562, une armée religionnaire venue de l’Isle-Jourdain, traversa Thil, semant la ruine sur son passage, pour aller prêter main forte aux huguenots toulousains. Elle fut vaincue par Montluc, mais les massacres et les pillages qui s’ensuivirent furent ressentis par les deux camps. Les bandes huguenotes, venue de Montauban, ravagèrent la région, pillant les propriétés et détruisant les églises. Bientôt la peste vint s’ajouter à la guerre pour couvrir notre sol de ruines et de morts.            L’assassinat du Duc de Guise, puis celui de Henri III, donna une nouvelle vigueur à la lutte. Un des plus fameux chefs militaires de la ligue catholique, le marquis de Villars, prît le commandement de ses armées de Guyenne.

Pillage Village-Gravure
Gravure du moyen-âge 

Le 10 novembre 1589, il arriva à Thil avec  » 40 à 50 chevaux  » et s’installa au château de Marnac, précédemment confisqué à son propriétaire, qui devint son quartier général jusqu’en février 1590. Incendie et pillage durèrent jusqu’en 1593.
En 1595, lorsqu’avec le règne d’Henri IV, la tourmente s’apaisa, Jean Barricave, envoyé de l’archevêque, parcourut la région pour constater l’état des églises ; celle de Thil avait été relativement épargnée, mais se trouvait en piteux état : les murs et le toit demeurent, mais plus un seul meuble ; Les vitres brisées laissent des ouvertures béantes par où le vent s’engouffre. Les chapelles sont en très mauvais état ; les habitations ont aussi bien souffert des combats et des arquebusades. Le pays est ruiné.
Dans les années qui suivirent, la sage administration de Sully permit à notre village de panser ses plaies. Les secondes guerre de religions entre 1620 et 1630 n’eurent pas de conséquences néfastes dans notre commune qui mit cependant des années à réparer les dommages causés par la pire de toutes les guerres : la guerre civile.

                                                                        Michel Comby
(1) Le nom de  » Sabathérat « , désignant le hameau proche de Marnac, pourrait provenir du nom d’une secte protestante  » les sabbataires « , ainsi nommée parce qu’ils avaient adopté le samedi comme jour de repos, à l’instar du peuple juif.

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