La révolution de 1830
Charles X
A la mort du Roi Louis XVIII en 1824, le Comte d’Artois, son frère cadet monta sur le trône sous le nom de Charles X. Prince aimable et séduisant, mais d’une intelligence médiocre, il ne comprit pas que la France d’alors n’était plus celle de l’Ancien régime, et il accumula les maladresses.
Il voulut être sacré à Reins, en suivant l’ancien cérémonial, dont personne ne comprenait plus l’aspect symbolique, s’attirant ainsi les sarcasmes du chansonnier Béranger qui publia une ode vengeresse sur » Charles le Simple « . Sous l’influence des ultra-royalistes, suivirent plusieurs lois tendant à restaurer les anciens privilèges ; la liberté de la presse fut limitée, ce qui ne fit qu’exaspérer les oppositions et augmenter l’impopularité du Roi.
Le 19 mars 1830, la session parlementaire s’ouvrit dans un climat orageux ? Le député Royer Collard porta au palais des tuileries un texte critique qui resta dans l’histoire sous le nom » d’adresse des 21 « . Il fut fort mal accueilli, et Charles X prononça peu après la dissolution de la Chambre des députés. Le ministre Polignac espérait que le succès de l’expédition d’Alger permettrait de rassembler une majorité favorable à sa politique.
Jean Estellé 
C’est ainsi qu’à Thil, le maire Jean Estellé reçut le 15 juin 1830 une lettre du Baron de Martory, conseiller d’état et préfet de la Haute Garonne, l’informant de la convocation des collègues électoraux pour le 23 du même mois, et lui adressant sa carte d’électeur.
Le droit de vote était alors loin d’être universel, mais réservé à certaines catégories de notables, dont faisait partie les maires des communes. Ces nouvelles élections furent défavorables au pouvoir, car sur 221 députés protestataires, 202 furent réélus. Toujours confronté à la même opposition, le Roi choisit de faire un coup de force, et signa les fameuses ordonnances du 25 juillet 1830 qui furent à l’origine de la révolution où la branche ainée des Bourbons s’effacera à jamais. Notre maire Thilois , Jean Estellé, élu en 1816, conserva son fauteuil jusqu’en 1838 où il fut remplacé par Georges Lézat. Quand au préfet, le Baron du Martory, balayé par la révolution, il remit son mandat le 6 août 1830 à l’un de ses adjoints, M. Frizac chargé de le remplacer. C’est ce nouveau préfet qui annoncera aux Toulousains l’accession au trône de Louis Phillipe 1er, pour un règne qui devait durer 18 ans.
M. Michel Comby