Quelques ponts de Toulouse

Publié le Mis à jour le

  Au cours des siècles, les Toulousains eurent toujours à affronter la difficulté de traverser la Garonne. A l’aube des temps, on franchissait le fleuve par un gué, dit  » du Bazacle « , (du latin Vadaculum, petit gué) hauts fonds rocheux qui permettaient la traversée, au moins à certaines saisons.

 Le Pont de la reine Pédauque

  Le premier pont jeté sur le fleuve, le fut à l’époque romaine. Il s’agissait d’un vaste aqueduc qui amenait au centre de Toulouse les eaux pures de l’Ardenne haute, et sans doute, cet aqueduc servait il aussi au passage des piétons et des véhicules ? Plus tard on l’appela  » Pont de la reine Pédauque « , car cette reine légendaire, au temps des Wisigoths, possédait un palais  » pedo aqua  » aux pieds des piles de l’aqueduc ; le souvenir en demeure dans l’actuelle rue des Arcs Saint Cyprien.

Le Pont Vieux

  Au XIIIème siècle, il existait plusieurs ponts à Toulouse. Les piles subsistantes de l’aqueduc romain servaient de support à un tablier en bois, appelé le Pont Vieux. Celui-ci s’effondra en 1281 sous le poids de 200 personnes qui regardaient passer une procession de bateaux et qui périrent toutes. Ce pont fut réparé à maintes reprises, car souvent endommagé par les crues dévastatrices de la Garonne. On l’abandonna quand fut entrepris au XVIème siècle la construction du Pont Neuf actuel. Seule, subsista une pile, située à la pointe nord de l’ile de Tounis, qui servit longtemps à suspendre la cage (la Gabio) dans laquelle on enfermait blasphémateurs et maquerelles pour les plonger dans les eaux du fleuve, sans doute pour les laver de leurs péchés…Un dernier vestige d’une pile,  » le rocher de Callèbe « , servit longtemps à bruler Monsieur Carnaval, et ne fut dynamitée qu’en 1949.

L’ancien Pont Neuf

  Ce qu’on appelait autrefois  » Le pont Neuf  » était le pont de la Daurade, dont il subsiste une arche rattachée à l’Hôtel Dieu. Il subit de nombreuses réparations, l’arche subsistante ayant été refaite en 1480. A cette époque, les Capitouls firent construire sur ce pont des boutiques en bois qu’ils donnèrent à location pour se procurer des ressources, et le pont fut couvert d’un toit en 1574, une crue entraina l’inclinaison d’une pile : celle-ci ne paraissant pas devoir s’écrouler, on n’y toucha pas, ce sera  » le pilier incliné « . Au début du XVIème siècle, les Capitouls firent édifier les trois arches du pont de Tounis, qui reliait l’ile de Tounis à la rive droite ; plus tard, ce pont fut prolongé par un ouvrage en bois permettant d’accéder à la rive gauche, mais il n’eut qu’une existence éphémère.

Le nouveau Pont Neuf

La grande affaire fut, bien sûr, la construction de l’actuel Pont Neuf. En 1541, François Ier autorisa sa construction en partie par souci stratégique, pour assurer aux troupes royales un passage fiable vers l’Espagne de Charles Quint. Le grand architecte toulousain, Nicolas Bachelier dressa un plan d’ensemble de cet ouvrage très en avance sur son temps par ses dimensions et sa robustesse. Après de nombreuses vicissitudes due aux guerres et aux aléas de la politique, le pont fut enfin achevé en 1632, sous le règne de Louis XIII et livré à la circulation. La grande inondation de 1875 qui emporta tous les autres ponts, le laissa intact, et il reste de nos jours un des monuments les plus remarquables de la ville.
Cette brève incursion sur quelques ponts de Toulouse, est bien sûr, loin d’être exhaustive, la ville possédant de nombreux autres ponts dignes d’intérêt dont la liste dépasserait le cadre de cet article.
Michel Comby

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