Une ancienne culture à Thil : Le lin

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 le lin dans l’antiquité et au moyen-âge

La culture et l’utilisation du lin étaient autrefois d’une importance plus grande que nos jours. A l’origine, on fabriquait avec cette plante des espèces de cordages, puis, moyennant un traitement assez compliqué, on en fit une toile qui servait à confectionner du linge fin et des habits. Lorsque les romains firent la conquête des Gaules, les champs de lin les frappèrent d’admiration ; César, dans ses commentaires ne manque pas de décrire le  » sagum  » de nos ancêtres, habit fait en fils de lin.   Au VIIIème siècle, Charlemagne en encourage la culture et en 884, Charles le Gros ordonna que toutes les femmes soient instruites dans l’art de filer et de tisser le lin. Toutefois, son emploi fut longtemps considéré comme un luxe ; Isabeau de Bavière fit sensation à la cour de France en apportant des chemises en toile fine de lin dans son trousseau.
Plus tard cependant, son usage se généralisa au point que le terme  » lin  » était presque devenu synonyme d’étoffe :
 » Vous souvenant mon fils,
Que caché sous ce lin
Comme eux vous fûtes pauvre
Et comme eux, orphelins « 
Racine (Athalie).

Le bassin de rouissage de Thil
Ancienne bassin de rouissage à la Rouilh

L’utilisation du lin

Le lin avait d’autres emplois : sa graine fournissait l’huile utilisée en médecine et il servait aussi à la fabrication des peintures, vernis et encres d’imprimerie. C’est la tige, qui, après un traitement approprié, donnait la matière textile. Les traces de cette culture se retrouvent à Thil dans les noms de certains lieux dits :  » La Rouilh  » et  » En Barouilh « , le suffixe  » Rouilh  » marquant l’opération du rouissage, qui consistait à plonger les tiges dans un bassin rempli d’eau, jusqu’à obtenir la fermentation de la matière glutineuse qui colle les fibres les unes aux autres. Un de ces bassins de rouissage existe encore au lieu-dit  » La Rouilh  » ; on peut penser que la plaine  » d’En Barouilh  » était également consacrée à la culture du lin.

Le procédé de fabrication du fil de lin

Lorsque le lin avait été roui, on passait les tiges à la broie, instrument destiné à les broyer, puis on peignait les fibres ligneuses, ce qu’on nommait le teillage, pour enlever l’écorce et les matières non textiles. La filasse ainsi obtenue, était conservée en rubans uniformes, jusqu’au moment d’être filée. Mais dans le courant du XIXème siècle l’industrialisation et l’arrivée de nouvelles matières textiles firent disparaitre la culture de cette plante au profit d’autres productions agricoles, plus rentables et nécessitant une moindre main d’œuvre.
Michel Comby

 

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