Le château de Trauquebise à Savenès
Le groupe Histoire de Savenès a organisé le 17 août 2019, la visite du site du Château de Trauquebise et de ses annexes, ainsi que de la chapelle. A notre demande, notre guide, Christian Bertogna, historien de Savenès nous a fait parvenir un résumé de l’histoire du lieu, ainsi que ses commentaires au fil de la visite :
« Visiter Trauquebise est un événement exceptionnel, autant par la beauté du site que par son histoire millénaire. C’est aussi la première visite guidée du lieu aimablement autorisée par les propriétaires à l’occasion de la fête votive de ce 17 août 2019. En occitan, Trauquebise (traouquébise) désigne un endroit particulièrement venté.

Un peu d’histoire
Tout autour de l’église actuelle, à proximité d’une villa Gallo-Romaine, s’étendait le village primitif de Caujac. Puis, à quelques centaines de mètres, une Aula (maison forte) vit le jour en bordure de la Terrasse dominant la vallée. Caujac fut détruit pendant la guerre de Cent Ans et ne fut pas reconstruit. La population s’établit alors à l’emplacement du village actuel.
Le toponyme Trauquebise apparaît en 1475 dans un document dénombrant les biens nobles de la seigneurie de Savenès. Il s’agit d’un domaine agricole d’environ cent hectares probablement implanté en ce lieu en même temps que la Maison Forte.
En 1650, la famille De Pezan achète la seigneurie et s’installe à demeure au château de Lasalle qu’elle fait entièrement reconstruire à l’emplacement même de la Aula dont on peut voir des soubassements dans les caves. En 1660, les De Pezan font construire les deux moulins à vent, toujours visibles, entre Trauquebise et Lasalle.
C’est à ce moment que la ferme est vendue à Jean Couseran, Maître forgeron fortuné. C’est le début de la transformation du lieu vers ce que nous allons découvrir aujourd’hui.
La visite
L’allée des cèdres géants, qui ondule des moulins jusqu’à l’arrière du château, a été plantée en 1845, année de construction du bâtiment à trois étages que le Savenésiens nomment fièrement « Le Château ». C’est une belle demeure de maître, construite par la famille toulousaine Rivals qui vient tout juste d’acheter le domaine. Elle forme un U avec les deux corps de ferme que nous allons visiter. Une orangeraie, un vivier, mais surtout un château d’eau et un puits à noria et pompe élévatrice en complètent les aménagements. En se déplaçant vers l’avant du « château » nous découvrons, en façade, un escalier monumental conduisant à la terrasse du premier étage. Les Savenésiens ont coutume de venir s’y faire photographier le jour de leurs noces. Nous traversons le jardin planté d’essences exotiques et pénétrons dans la cour de la ferme. Ses deux bâtiments, bien parallèles, sont distants de 35 mètres et accusent 50 mètres de long. Une grille ouvragée les sépare du jardin du château. Les dépendances du premier bâtiment, à ouvertures plein cintre, sont encadrées, côté château par la maison à étage de Jean Couseran. Avec ses fenêtres cruciformes, cette maison de maitre est une vraie curiosité de la fin du 17ème siècle. À l’autre extrémité se trouve la chapelle ND de Pitié, construite vers 1700. On y trouve des matériaux provenant de la chapelle primitive, une pierre sacrée incrustée dans l’autel et des plafonds voutés peints en 1843 par Gian-Antonio Pédoya, peintre Italien spécialisé dans les peintures décoratives, arabesques, faux marbres…

L’autre bâtiment est également encadré par deux habitations dont une belle maison à étage côté château. Sans ornement particulier elle devait servir de logement aux fermiers. Les dépendances, identiques à celles du premier bâtiment, s’étendent jusqu’à l’autre extrémité où se trouve une maison surmontée d’un pigeonnier à tour carrée, identique à celui surplombant la chapelle ND de Pitié. Les dépendances abritent les granges, bergeries, étables, écuries, porcheries… On y trouve également un chai et un autre logement à côté de la chapelle. À son apogée, début du 19ème siècle, la ferme et le château occupaient 35 personnes : cochers, cuisiniers, jardiniers, femmes de chambre, maîtres valets, laboureurs, bergers …
La visite est terminée
En s’éloignant vers le chemin du Lavoir, jetez un dernier coup d’œil en arrière et admirez cet ensemble architectural que vous offrent ces majestueux corps de ferme en parfaite harmonie avec le château et son parc arboré. «
5 septembre 2019 à 6 06 58 09589
Merci Marcel pour cette découverte et à bientôt !
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